Réponse de l’Association Lac d’Annecy Environnement, et Annecy Patrimoine à l’article « QUI PAIE » du blog de monsieur Jean-Luc Rigaut publié le 28 février 2013 ainsi qu’à l’article du Dauphiné libéré du 28 février 2013.
Monsieur le Maire,
La profession de foi « démocratique », que vous publiez dans votre billet de Blog du 26 février 2013, appelle en réponse un certain nombre d’observations afin de rétablir quelques vérités sur lesquelles vous faites une impasse regrettable .
D’une part, les associations ALAE et Annecy Patrimoine, qui contestent le projet actuel des Trésum, ne représentent pas une dizaine de membres, mais au minimum 250 adhérents, sachant qu’ALAE fédère la quasi-totalité des associations présentes sur le bassin du lac d’Annecy.
Aussi, votre affirmation selon laquelle seules 10 personnes seraient concernées, lesquelles sont aimablement qualifiées par ailleurs « d’individus », est une allégation mensongère.
Ajoutons que M. le Préfet de la Haute Savoie vient, par arrêté du 24janvier 2013, d’accorder à ALAE un agrément de niveau départemental au titre d’association de protection de l’environnement et du cadre de vie, sur la base du décret n° 2011-832 du 12 juillet 2011.
En revanche, aucun texte de nature légale ou réglementaire n’accorde une quelconque compétence au maire d’Annecy pour juger de la représentativité d’associations, qui exercent leur activité dans le cadre des lois de la République et préservent leur indépendance grâce au travail des bénévoles et aux cotisations de leurs adhérents, en ne sollicitant pas de subventions publiques.
D’autre part, permettez-nous de vous faire remarquer que, non seulement il est de notre droit de demander l’arbitrage de la justice dans cette affaire, mais aussi de notre devoir. Le projet de M. Christian de Portzamparc, dont le seul pont positif est la destruction de la partie de l’hôpital en béton datant des années 60, tout en condamnant le patrimoine des anciens hospices, est de nature à nuire à ce site emblématique du lac d’Annecy, ainsi qu’aux bâtiments inscrits ou classés au titre des Monuments Historiques ou de constructions du XIXème siècle de valeur, tel le château de Tresum.
Nous n’avons pas les mêmes goûts architecturaux, cela ne fait aucun doute, mais que vous le vouliez ou non, le rôle des associations comme les nôtres est la défense de notre patrimoine historique et paysager pour lequel vous avez manifesté peu de respect jusqu’ici.
L’indifférence que vous affichez pour l’opinion de la société civile, dont nous sommes un des représentants, est une expression plutôt singulière de votre conception de la démocratie. Et puisque vous semblez prêter attention aux chiffres de représentativité, rappelons que vous avez été destinataire de près de 10 000 signatures de citoyens, contestant le projet d’implantation du centre de congrès sur la presqu’île d’Albigny, sans que vous manifestiez la moindre considération à l’égard de ce témoignage impressionnant de démocratie participative.
La saisine du Conseil d’Etat par nos associations n’est que la suite logique de la procédure engagée et la qualification « d’acharnement » que vous donnez à l’exercice d’une liberté fondamentale, serait plutôt celle dont on pourrait gratifier le refus du dialogue et l’incapacité d’accepter l’idée que d’autres voies puissent être explorées pour l’aménagement du site des Trésum. L’intérêt général dont vous vous prévalez dans cette affaire, qui relève de l’entière responsabilité d’un promoteur privé qui, pour l’essentiel, vendra au prix fort des mètres carrés de résidences secondaires à une clientèle de luxe, aurait été, au demeurant, beaucoup mieux défendu si la mairie avait assuré la maîtrise d’ouvrage publique de l’opération, et permis aux citoyens de s’exprimer dans le cadre d’une enquête publique.
Quant à l’insinuation portant sur « toutes les formes de chantages » dont vous parlez, il serait bon que vous précisiez ces accusations que l’on peut qualifier de diffamatoires.
A Annecy le 1er mars 2013
Alain MOYSAN Alain BEXON
Président ALAE Président A.P.