Comme beaucoup d’entre-vous, nous avons remarqué la dégradation de nos forêts. Ce problème n’est pas propre à notre région, mais il appartient à chacun de se préoccuper de son environnement. Peu à peu, une prise de conscience semble s’opérer, mais il faut craindre que lorsqu’elle parviendra au stade où elle sera » mûre « , il sera trop tard.
Les changements que nous vivons, comme ceux qui nous attendent sont de plus en plus flagrants. Il semble qu’entre un tiers et la moitié des peuplements de notre région seraient répertoriés comme structurellement fragilisés par le changement climatique qui favorise l’action des scolytes.
Il est indéniable que les forêts sont en péril, du moins celles composées d’épicéas ; quoique d’autres espèces soient également menacées ( hêtres, charmes, chênes ). A voir la rapidité de la propagation du phénomène, le péril semble imminent. L’Office National des Forêts ( ONF ) est conscient de la situation mais ne dispose pas des moyens en hommes et en matériel pour prendre des mesures efficaces. Ces dernières années c’est même l’inverse qui s’est produit avec une diminution importante des effectifs en Savoie, Haute-Savoie, et une réduction des budgets.
L’ONF souligne le morcellement des espaces forestiers dont 75 % relèvent du domaine privé. Pour agir sur les forêts privées, l’intervention des politiques est donc indispensable pour obtenir plus de moyens, et des incitations pour les propriétaires privés. Des mesures sont cependant déjà en place, mais restent insuffisantes ou inappliquées ; au niveau des communes, de la DDT, de la préfecture.
Il faut replacer les forêts au coeur du combat climatique. Mais la place du bois dans l’économie, ne doit pas primer sur celle des forêts dans nos territoires ; d’autant que celles-ci participent à l’évapotranspiration, donc aident à la lutte contre la sécheresse. La surface des forêts a augmenté jusqu’au 20 ème siècle, mais en 6 ans, elle a perdu 30 fois la superficie de Paris.
En conclusion, il faut agir auprès des pouvoirs publics pour les amener à prendre des dispositions importantes à brève échéance pour des raisons : de sécurité ( incendie, chute d’arbres ), de tourisme ( impact visuel ). Cette démarche n’est cependant pas évidente, l’objectif ne cadrant pas avec la trajectoire actuelle des finances publiques et le morcellement de la représentation politique.
Le récent rapport de la cour des comptes ( 19 09 24 ), qui souligne l’impérieuse nécessité de renforcer les moyens de l’ONF, devrait constituer un levier non négligeable, outre le fait que celle-ci juge la prise en compte par l’ONF des enjeux liés à l’effondrement de la biodiversité et de la catastrophe climatique, largement insuffisante.